C’est une histoire digne d’un roman d’espionnage. Un homme porteur d’un passeport diplomatique nigérien arrêté en pleine rue par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure). Kemi Seba était soupçonné “d’intelligences avec une puissance étrangère (…) en vue de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France”.
Les investigations sur l’infraction d’ingérence étrangère se poursuivent dans le cadre de l’enquête préliminaire, a fait savoir le parquet de Paris.
Son avocat, Juan Franco a dit son inquiétude à l’issue de la garde à vue de son client : “On est face à une situation extrêmement inquiétante”. Selon lui, on assiste à une “criminalisation d’un opposant politique et d’un intellectuel “.
Kemi Seba, est né en France et milite depuis des années contre la Françafrique et la permanence du Franc CFA. Il a participé à nombre de manifestations contre l’existence de ce système monétaire, défavorable aux pays africains selon lui.
Kemi Seba a perdu sa nationalité française
M. Seba, 42 ans, né en France de parents béninois, est un militant anticolonialiste de premier plan et le chef du groupe Urgences Panafricanistes, qui s’oppose notamment au franc CFA. Il était à la tête d’un groupe baptisé la Tribu Ka, qui prônait la séparation entre Noirs et Blancs et refusait le métissage. Ce groupe a été dissous par le gouvernement français en 2006 après plusieurs condamnations pour “incitation à la haine raciale”.
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Kemi Seba a perdu sa nationalité française en juillet dernier à l’initiative du ministère de l’Intérieur qui l’accusait de “posture résolument anti-française, susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français”, notamment en incitant dans les pays de l’Afrique de l’Ouest à la rébellion contre des autorités locales jugées trop proches des autorités françaises.
Depuis, il s’est rapproché de la Russie et est devenu conseiller spécial de la junte militaire au pouvoir au Niger ; c’est ainsi qu’il bénéficie d’un passeport diplomatique nigérien.
