Sept entreprises israéliennes devaient participer au salon consacré au secteur naval de défense qui aura lieu début novembre à Paris. Le gouvernement a d’abord annoncé qu’elles ne pourraient pas y participer, avant de nuancer sa position vendredi. Elles pourront être présentes, à condition de ne pas exposer d’armes utilisées à Gaza et au Liban.
Dans un communiqué, l’exécutif rappelle que la France appelle “clairement à un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, (…), il serait incohérent de donner lieu à une quelconque promotion des armes utilisées” sur ces deux terrains qui font de très nombreuses victimes civiles.
Paris joue clairement un jeu d’équilibriste, elle veut ménager la chèvre et le chou, obtenir un cessez-le-feu sans vraiment tordre le bras d’Israël. Ce jeu laisse un sentiment de flou. Ainsi interdire l’exposition d’armement israélien utilisé à Gaza et au Liban revient à se dédire sans le dire.
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Politiquement, le jeu n’est pas non plus payant. Paris a multiplié les rétropédalages vis-à-vis d’Israël ces dernières semaines. Ainsi Emmanuel Macron lance le 5 octobre un appel à stopper les livraisons d’armes à Israël et se permet de rappeler le 15 octobre en conseil des ministres qu’Israël ne “doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU”. A chaque fois, Israël a protesté et à chaque fois, Paris a multiplié les explications alambiquées pour se justifier.
Un jeu de yoyo qui agace
Ce dernier rétropédalage du gouvernement français ne calme pas le jeu. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé hier qu’il avait demandé à son ministère d’intenter des “actions diplomatiques et juridiques” contre le président français.
Sur son compte X, le ministre écrit: “ Le boycott des entreprises israéliennes et ce, pour la deuxième fois, avec l’imposition de conditions inacceptables, sont des mesures antidémocratiques qui, à nos yeux, ne sont pas acceptables, de surcroît entre nations amies”.
Ce nouveau psychodrame franco-israélien ressemble peu ou prou à l’imbroglio lors du salon Eurosatory en juin dernier, autre salon consacré à l’armement. Fin mai, la présence des sociétés israéliennes était annulée sur décision du gouvernement, puis rétablie par la justice.