AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Président français a alerté sur les risques posés par les « surcapacités » de production chinoises lors de sa visite au Mondial de l’Auto à Paris, ce lundi 14 octobre. Emmanuel Macron a affirmé que la Chine « veut déverser » ces excédents sur le marché européen.
Le chef d’État français a exprimé sa préoccupation en passant devant le stand du constructeur chinois Xpeng. Selon lui, les excès de production en Chine constituent une menace pour la compétitivité des constructeurs européens, qui pourraient voir leur marché envahi par des véhicules chinois à bas prix. Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de protéger l’industrie automobile européenne face à cette concurrence croissante.
En parallèle de cette mise en garde, le locataire de l’Élysée a réaffirmé son soutien au secteur automobile français, en particulier aux véhicules électriques. Face aux dirigeants de Stellantis et Renault, Macron a encouragé les constructeurs à intensifier leurs efforts dans la production de voitures électriques. Il a fixé l’objectif ambitieux de produire deux millions de véhicules électriques en France d’ici à 2030, tout en rappelant que l’innovation et la réindustrialisation restent des priorités pour le pays. « La France doit continuer à réindustrialiser, à innover, à inciter à la création d’emplois, c’est ça la priorité du pays », a-t-il souligné.
Par ailleurs, Emmanuel Macron a reconnu les difficultés rencontrées par les entreprises françaises, comme le coût élevé des batteries, qui freine la compétitivité sur le marché international. Les industriels, notamment les équipes de Ligier, ont souligné ces défis lors de la visite du chef d’État. En réponse, Emmanuel Macron a rappelé son engagement à défendre l’ensemble du secteur automobile dans cette période de transition vers l’électrique.
Cependant, cette transition devra se faire dans un cadre budgétaire plus contraignant, alors que le nouveau Gouvernement français dirigé par Michel Barnier a annoncé que le bonus écologique sera réduit de 500 millions d’euros en 2025. Ce coup de rabot gouvernemental pourrait affecter la demande de véhicules électriques, selon les experts.
À ce sujet, Emmanuel Macron a exprimé son souhait que le gouvernement et le Parlement trouvent « un équilibre financier » pour maintenir le soutien à l’achat de voitures électriques, tout en respectant les contraintes budgétaires. Il a insisté sur la nécessité de concilier ce soutien avec les impératifs économiques du pays, dont la dette s’élève à 116 % du produit intérieur brut (PIB).
La Chine n’a pour l’heure (18h GMT) pas réagi aux propos du président français.