La guerre israélienne à Gaza lancée depuis le 8 octobre 2023 a sérieusement compromis le développement économique, social et culturel de l’enclave palestinienne, avec une multiplication par deux de la pauvreté.
Selon les estimations d’une nouvelle évaluation du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (CESAO), en 2024, la part de la population palestinienne vivant dans la pauvreté passera à 74,3%, soit 4,1 millions de personnes, dont 2,61 millions de nouveaux pauvres. C’est dire qu’en un an, la pauvreté doublera.
L’évaluation, intitulée “La guerre de Gaza : impacts socio-économiques prévus sur l’État de Palestine”, prédit également que le produit intérieur brut (PIB) se contractera de 35,1% en 2024 par rapport à un scénario d’absence de guerre, le taux de chômage pouvant atteindre 49,9%. Un Palestinien sur deux ne travaillera pas.
90% de pauvres à Gaza
L’impact de la guerre sur le confort matériel de la population semble désastreux. Tous les indicateurs de pauvreté sont en nette dégradation. 90% d’habitants vivent avec moins d’un dollar par jour. Ce taux de pauvreté était de 13,5% un an plus tôt. De même, 80% de citoyens vivent dans des habitats précaires faits de tentes contre 40% en 2023.
L’oisiveté est très répandue dans cet environnement aux allures de “grande prison à ciel ouvert” où 60% de la population ne peut se mouvoir librement. En un an, le taux de chômage a été multiplié par 5, passant de 15,57% en 2023 à 80%.
Le système de santé s’est effondré : 70% des Gazaouis n’ont pas accès aux soins, alors que le nombre de personnes vivant avec un handicap est passé de 18,97% à 30%.
70% d’habitants de l’enclave palestinienne n’ont pas accès à l’éducation.
Au terme de l’évaluation des Nations unies, l’IDH (l’indice de développement humain) qui combine l’éducation, l’espérance de vie et le revenu par habitant, devrait tomber à 0,408 -“un niveau estimé pour 1955, réduisant à néant plus de 69 ans de progrès”, souligne le PNUD.
Scénario de relance
L’évaluation suggère un plan global de relèvement et de reconstruction. Il combine l’aide humanitaire à des investissements stratégiques dans le redressement et la reconstruction.
“En plus des 280 millions de dollars d’aide humanitaire, 290 millions de dollars doivent être alloués chaque année à l’appui d’initiatives de relèvement.
Des initiatives à même de remettre l’économie palestinienne sur la voie de la relance d’ici à 2034, selon les experts du PNUD. Mais ce scénario ne peut se réaliser que si les efforts de redressement ne font l’objet d’aucune restriction.
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