AA / Paris / Ümit Dönmez
Le Fonds Monétaire International (FMI) a appelé la France à entreprendre un « effort significatif » pour consolider son budget dès 2025. Selon Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste de l’institution, la trajectoire budgétaire actuelle de la France « n’est pas souhaitable ».
Dans une interview accordée à la presse française, Gourinchas a souligné que les conditions exceptionnelles qui justifiaient les dépenses élevées durant la pandémie et la guerre en Ukraine « ne sont plus là ». Le déficit public, qui a déjà dérapé en 2024 en raison de recettes fiscales inférieures aux attentes, doit être ramené à une trajectoire plus soutenable, a-t-il ajouté.
Selon le FMI, ce redressement des comptes publics, nécessaire pour stabiliser la dette, entraînera un ralentissement de l’économie française, mais il est perçu comme un « sacrifice » inévitable.
Gourinchas a toutefois insisté sur l’importance de ne pas « tuer la croissance » en imposant des mesures trop brutales, appelant à une stratégie étalée dans le temps et équilibrée. Le chef économiste a également mis en garde contre des coupes budgétaires qui sacrifieraient les investissements dans l’avenir, jugeant que « 1,1 % de croissance n’est pas suffisant. »
Le projet de budget pour 2025, actuellement examiné par l’Assemblée nationale française, vise à réduire le déficit public de 6,1 % à 5 % du PIB. Cependant, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) prévient que les mesures de redressement prévues risquent de coûter 0,8 point de croissance. La question reste de savoir comment la France parviendra à réduire ses dépenses sans compromettre la relance économique, s’interroge la presse française. Le gouvernement maintient sa ligne de 40 milliards d’euros d’économies et 20 milliards de nouvelles recettes fiscales.