L’association culturelle qui gère la mosquée Assounna d’Amiens (Somme) a déposé plainte à la suite d’un incendie déclenché devant l’une des portes du lieu de culte mardi.
Les dégâts, bien que limités, ont choqué les fidèles et les résidents voisins, témoins d’un acte criminel visant leur communauté.
Selon le vice-président de l’association, Bilel Furtado, les premiers à découvrir l’incident furent des fidèles venus pour la prière de l’aube, alertés par une odeur de brûlé. À proximité de l’édifice, ils ont retrouvé des allumettes et des allume-feu, confirmant la nature intentionnelle de l’acte.
Condamnation des autorités et des partis
Selon Le Courrier Picard, le préfet de la Somme a fait savoir, par l’intermédiaire de son directeur de cabinet, que les autorités condamnent cet acte et assurent leur soutien à la communauté musulmane amiénoise. La préfecture a également souligné l’importance des mesures de sécurité renforcées autour des lieux de culte, avec des patrouilles dynamiques en période de fêtes religieuses. Les enquêteurs n’ont pas encore pu établir les motivations des auteurs de cet acte, mais les investigations se poursuivent.
Les réactions politiques ont rapidement suivi. La députée de la Somme, Zahia Hamdane (LFI), a condamné fermement cet “acte de haine”, rappelant l’importance de la laïcité qui garantit à chacun la liberté de croire ou non et protège les espaces religieux.
Le Rassemblement national, par la voix de son représentant local Damien Toumi, a aussi exprimé son soutien aux fidèles et a appelé à renforcer les mesures de sécurité, en particulier via l’augmentation du nombre de caméras de surveillance autour des lieux de culte.
L’islamophobie en hausse
Dans un contexte de tensions croissantes autour des lieux de culte musulmans en France, un incendie a été provoqué jeudi dans le parking jouxtant le chantier de la Grande Mosquée Eyyub Sultan.
L’intervention rapide des pompiers a permis de contenir les flammes et de limiter les dégâts. Ce sinistre, bien que de moindre ampleur, exacerbe l’inquiétude des fidèles et des associations musulmanes à propos de la hausse des actes islamophobes en France.
En 2023, les signalements d’actes islamophobes ont grimpé de 57 % selon le CCIE (Collectif contre l’islamophobie en Europe). Par ailleurs, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a documenté une augmentation de 52 % des violences envers les musulmans, signalant que 75 % des actes sont des menaces ou des injures.
Ce climat de tension est exacerbé par des discours politiques et médiatiques stigmatisant la communauté de culte musulman, qui alimentent la peur et la discrimination au quotidien.