Le choix de l’établissement strasbourgeois, motivé par la position de l’université israélienne sur les guerres en cours à Gaza et au Liban, a rapidement suscité des réactions en chaîne : critiques, menaces de représailles et divisions internes.

Le conseil d’administration de Sciences Po Strasbourg a récemment voté pour la suspension du programme d’échange d’étudiants avec l’université Reichman, située à Herzliya, en Israël.

Cette décision a été justifiée par le soutien affiché de l’université israélienne à certaines positions dans le contexte des conflits en cours au Proche-Orient, une posture jugée incompatible avec les valeurs de neutralité et de diplomatie prônées par l’institution française.

Le ministère français de l’Enseignement supérieur, qui a rapidement réagi, a exprimé son regret concernant cette décision de rupture, tout en insistant sur la nécessité de préserver les ponts éducatifs et culturels internationaux.

Mais la décision semble avoir réveillé bien des tensions au sein même de l’établissement et sur les réseaux sociaux.

Menaces

Le mardi 5 novembre, le président de l’université ainsi que certains professeurs ont reçu un message d’intimidation, dans lequel l’émetteur, se présentant sous le nom de « Carole Z. », menace de ternir la réputation de l’école et de mobiliser ses réseaux pour décourager toute embauche d’étudiants issus de Sciences Po Strasbourg.

« Si vous ne revenez pas sur cette décision, j’informerai mes réseaux et collègues de votre manque de discernement et de justice », avertit également l’auteur du message.

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Posted by TRT Français on Friday, April 26, 2024

La supposée auteure de ce courriel, contactée par BFM Alsace, serait une proviseure adjointe dans un lycée parisien. Elle a démenti toute implication, se déclarant « choquée » par l’usage de son nom.

Les réseaux sociaux sont également devenus le théâtre de violentes attaques. Des étudiants membres du conseil d’administration, ayant voté pour la suspension, ont été pris pour cible sur X.

Certains utilisateurs ont publié des messages d’une extrême virulence, allant jusqu’à appeler à des actes violents contre l’institution.

Sous la pression des critiques, le conseil d’administration de Sciences Po Strasbourg a tenu à réagir par le biais d’un communiqué.

Il y défend la légitimité de sa décision et réfute toute accusation de boycott général des universités israéliennes.

Selon ce communiqué, cette décision se justifie exclusivement par le contexte actuel et les prises de position précises de l’université Reichman dans les conflits au Proche-Orient.

Le conseil fustige également les accusations publiques de « révisionnisme » ou d’antisémitisme, qu’il juge « diffamatoires » et contraires à la mission éducative de l’établissement.

TRT Français et agences